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Introduction à la dynamique de groupe

Sommaire

Introduction : définition de la dynamique de groupe

1. Le poids social sur les attitudes et les comportements
Expérience de Lewin sur les habitudes alimentaires

2. Le leadership, une fonction groupale
Expérience de Bales sur les fonctions du leadership
Expérience de Lipitt & White sur les styles de leadership

Eléments de contenu

Nous avons vu ce qu’est un groupe intéressons-nous maintenant à son fonctionnement, sa dynamique.

 

Le groupe produit un certain nombre d’effets recherchés : producteur d’échanges et d’idées ; inducteur de changements, intégrateur de nouvelles normes, régulateur des liens affectifs. C'est en cela qu'il est reconnu comme un vecteur intéressant pour l’évolution et l’aboutissement de certaines fonctions et tâches.

 

Mais il peut également générer des effets non souhaités : créateur d’illusions, catalyseur de conflits, producteur de décisions imprévisibles et irrationnelles.

 

La dynamique de groupe, courant initié par Kurt Lewin (1944) désigne les processus inhérents à la situation groupale ainsi que les facteurs qui les déterminent du fait de sa structure, de ses tensions internes et de sa finalité, et qui font évoluer les relations psychologiques entre les membres composant ce groupe. Toutes ces recherches nous rappellent que c’est bien l’affect qui lie les individus au groupe et entre eux.

Plusieurs expériences fondatrices sont venues posées les bases de ce nouvel objet d'étude.

​1. Le poids social sur les attitudes et les comportements -

Expérience de Lewin sur les changements d'habitudes alimentaires

L’expérience de Bavales réalisée par Kurt Lewin en 1943 sur la modification des habitudes alimentaires illustre les conséquences d’une décision de groupe sur les individus.

 

Lewin et ses collaborateurs ont voulu inciter les ménagères américaines à consommer des abats. Des groupes d’environ 15 personnes sont constitués.

- A certains, une ménagère expérimentée expose les intérêts d’acheter de tels morceaux de viande, les autres participants se contentent d’écouter.

- D’autres groupes fonctionnent sur le mode de la discussion libre. La discussion de groupe conduisant à la décision ne prend pas pour objet direct le changement des membres du groupe, mais le changement éventuel d’autres personnes extérieures au groupe. Les échanges de point de vue mettent à jour des préjugés, obstacles au changement. Les ménagères participent à ce type de dynamique modifient beaucoup plus leurs habitudes que les autres.

 

Le constat fait par les expérimentateurs est qu’il est plus facile de modifier les positions d’individus constitués en groupe que de changer les positions d’individus isolés. La participation des membres d’un groupe à une décision tend à créer un effet d’adhésion des membres du groupe à cette décision. Il s’agit là d’un phénomène d’influence caractéristique de la situation de groupe. Le groupe facilite la transmission des changements, une décision est plus acceptée lorsqu’elle passe par le biais du groupe. Un groupe résiste au changement parce que tout changement déséquilibre ses fonctions habituelles, le contraignant à les réorganiser. Interdépendance : systèmes de forces. ​​

​2. Le leadership, une fonction groupale

 

Fonctions du leadership → Expérience de Bales

Cette expérience s'inscrit dans les travaux du laboratoire de Harvard. Elle a pour but l'étude des interactions sociales dans les petits groupes.

Bales et son équipe observent, derrière un miroir sans tain, 30 groupes de 5 hommes à qui ils ont confié un problème à résoudre.

Leur questions ; "Les sujets manifestent-ils une tendance à s'attribuer des rôles différents au cours du processus d'interaction ?" Quels sont ces rôles ? Pourquoi cette tendance se manifeste-t-elle ?

Ils examinent tour à tour 4 hypothèses

 

1. Il existe un ordre unidimensionnel des statuts : une personne centrale qui émerge toujours dans un groupe, un leader assimilé à personne la plus influente, la plus populaire, la plus active, la personne préférée ou celle qui focalise l’attention. Le leader est celui qui a la capacité d’entraîner et d’influencer les autres (avec acceptation mutuelle de cette capacité) dans la poursuite et l’atteinte d’objectifs partagés au sein du groupe.

2. Il existe deux leaders complémentaires, l'un plus axé sur les idées, l'autres sur le climat groupal.

3. Il existe 3 facteurs déterminants dans le jugement que les individus portent les uns  sur les autres : la supériorité et les réalisations individuelles, l'aide à la réalisation des buts du groupe, la sociabilité.

Il s'agit de cadres de référence à partir desquels sont perçus les traits de personnalité d'autrui.

4. L'indice de feedback (interactions reçues/initiées) influence beaucoup le niveau de sympathie des membres d'un groupe à l'égard de chacun.

En conclusion de cette expérience, il importe de différencier leader et leadership : le leadership est une propriété ou fonction du groupe ; le leader est une personne occupant cette fonction.

Le Leadership est une fonction inhérente au dispositif groupal qui émerge nécessairement (même si formes différentes) parce qu’elle répond à un besoin de cohérence et d’identité des membres du groupe. L’ensemble morcelé constitué par l’apport de chaque part individuelle construit son unité en attribuant à un ou à plusieurs membres du groupe le rôle de leader qui assure une partie ou l’ensemble des fonctions du leadership.

 

Le leadership est l'un des effet de la dynamique de groupe, c'est-à-dire des interactions implicites et explicites entre les membres du groupe, permettant aux uns et aux autres de tirer profit de leur appartenance à ce groupe.Ainsi, la position du leader n’est pas acquise définitivement, elle est le résultat d’une dynamique continue. De plus, ce n’est pas parce qu'une personne est leader dans un groupe qu’elle le sera dans un autre, ça dépend de la dynamique de groupe, dans un groupe donné.

 

Le leader est le plus souvent l'individu le plus conforme aux normes et aux valeurs du groupe. Il est ainsi est attaché au bénéfice qu’il apporte à un groupe dans la réalisation de ses objectifs. Le groupe accepte son influence dans la mesure où ses membres trouvent en retour une sécurité.

 

Fonctions du leader :

  • Fonction de production : elle concerne l’efficacité du groupe dans la réalisation de son but, de sa tâche et de la réussite en termes de production de groupe.

  • Fonction conservatoire et de régulation : recouvre les actions du leader produisant de la cohésion et favorisant un climat dans le groupe, l’attention aux besoins et aux aspirations des membres du groupe et de leur implication. Cette fonction renvoie à la vie émotionnelle et affective et à la maintenance des valeurs qui fondent le groupe.

 

Plus récemment, Guy Palmade, lui, a différencié trois fonctions dans la conduite de groupe.​​​

​Les différents types de commandement →  Expérience de Lipitt et White

​Expérience menée auprès de groupes d’enfants afin de voir l’influence du style de commandement (autocratique, démocratique ou laisser faire) sur le climat groupal.

L'équipe de recherche demande à des animateurs d'incarner successivement et dans plusieurs groupes des styles de leadership différents :

- Le leader autoritaire influence autrui directement et par pression.

- Le leader démocratique influence autrui indirectement et si possible à son insu ; il propose des objectifs et des moyens. Il utilise la négociation pour aboutir à l’objectif.

- Le leader de type laisser-faire n’intervient en rien sur l’évolution du groupe. Il n'était pas prévu dans le protocole initial mais un animateur l'a mis en place à son insu en ne parvenant pas à endosser le rôle du leader démocratique.​​

​​Globalement, les résultats sont les suivants :

Le climat « démocratique » produit un bon climat socio-émotionnel et une satisfaction des membres, des performances élevées, stables, le groupe est très cohésif. L'agressivité se décharge au fur et à mesure, du coup meilleure productivité ;

Le climat « autocratique » provoque une insatisfaction dans le groupe et entraîne peu de cohésion ; les réactions sont soit d'obéissance passive, soit de révoltes violentes.

Le climat « laisser faire » produit une cohésion encore plus faible que dans les groupes à leadership autocratique et le taux d’agressivité le plus élevé ; les participants sont frustrés de ne pas avoir l’aide du moniteur sur lequel ils comptaient et la frustration entraîne l’agression.

Cette expérience illustre bien l’hypothèse de Lewin : « le groupe est un tout dont les propriétés sont différentes de la somme des parties » puisque les différences d'attitudes observées chez les enfants ne peuvent être dues à leur personnalité, mais résultent bien de la situation groupale.​

Bibliographie

Aebischer V., Oberle D., Le groupe en psychologie sociale, Paris, Dunod, 1990.

Anzieu D., Martin J.Y., La dynamique des groupes restreints, Paris, PUF, 1997 (1ère éd. 1968).

Bodart, Y. (2018). Les phénomènes de groupe. Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, Numéro 117-118(1), 119-146.

Levy A., Textes fondamentaux anglais et américains, Paris, Dunod, 1965

Maisonneuve J., La dynamique des groupes, Paris, PUF, collection QSJ, 1987.

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